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“La terre s’est mise à tourner à l’envers

Le monde est devenu un grand hôpital psychiatrique

Où les fous se promènent en liberté

​

Chaque pays a élu son chef, le roi des fous

Et pour ne pas que les rois s’ennuient

On leur a donné des jouets

Des petits soldats, des canons et des avions à réaction

Et les rois des fous du monde entier

S’invitent entre eux au cours de petits goûters

​

Ils se comparent leurs jouets

«T’as vu mon sous-marin?»

«Et toi, t’as vu mon canon comme y tire bien?»

Tous les soirs ils jouent très tard, ils font la bombe

Ils poussent leurs petits soldats qui tombent sous les billes

Quand y’en a plus, ils les remplacent

Parfois, les rois fous échangent leurs jouets

«J’te donne mon pétrole, mais toi tu m’donnes ta bombe à neutrons»

«D’accord, file-moi ton uranium et moi je te prêterai mes petits camions de soldats»

​

Et puis il y a des rois qui n’ont rien à échanger

Ils n’ont pas de jouets, même pas de quoi manger

A quatre heures, ils ont droit à un petit goûter

A partager en trois

Ils vivent au tiers, c’est le tiers-monde

Ils traînent derrière eux, au bout d’une ficelle

Un lapin qui joue du tambour et, en les voyant passer

Les rois fous du monde entier leur jettent pour s’amuser

Des petits noyaux d’olives nucléaires

​

Et puis de temps en temps il arrive un docteur qui veut soigner les fous

On l’appelle Prix Nobel de la Paix

On lui met une grosse médaille sur le coeur

Qui brille au soleil

Pour qu’on voit bien l’endroit où il faut tirer pour le tuer

Et la vie continue.

Les rois des fous du monde entier s’entourent de débiles

Qu’ils choisissent eux-mêmes

Le premier débile, le débile des finances, le débile des armées

Ça s’appelle un gouvernement

Et dans le monde entier, les débiles donnent des conseils aux rois des fous

Pour gouverner les cons

Et les cons cherchez pas, c’est toujours nous

 

Mais si les cons du monde entier voulaient s’donner la main

On obligerait les fous à ranger leurs jouets

Leurs avions, leurs chars et leurs canons

Et nous pourrions enfin nous promener en paix

Sur les jardins de la terre qui sont si jolis quand on y fait pas la guerre…”

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